William Lamb PICKNELL (1853-1897)

Lavoir à Pont-Aven, vers 1876

Don des Amis du Musée de Pont-Aven en 2022


L’œuvre est une huile sur panneau qui était exposée dans le salon de l’hôtel de Julia Guillou. Sur le plan historique, son retour définitif à Pont-Aven où elle avait déjà été exposée en 1995 a donc un sens fort.

Peinte vers 1876 par W. L. Picknell, Lavoir à Pont-Aven fait partie de ces œuvres offertes à Julia, « la bonne hôtesse », par les nombreux artistes qu’elle hébergeait. Le tableau représente l’un de ces lavoirs répartis sur les rives de l’Aven dans sa traversée de la ville, dont certains sont encore bien visibles aujourd’hui. Il frappe par les jeux d’ombre et de lumière mis en évidence « grâce à l’auvent qui surplombe le lavoir et obscurcit le muret ». Ainsi la lavandière, « toute nimbée de lumière », attire-t-elle le regard.

William Lamb PICKNELL (1853-1897) – Repères biographiques

Né dans le Vermont, Picknell fut élevé, après la mort de son père en 1867, par la famille de sa mère dans un faubourg de Boston. Entre 1870 et 1872, il fut employé dans une « boutique d’images », magasin d’encadrement sur Tremont Street, la rue des galeries de Boston. Puis il part pour l’Europe.
Il fut accueilli à Rome en 1872 dans la maison et l’atelier de George Inness. Aussi, avant son arrivée à Pont-Aven au printemps 1874, le jeune Picknell avait-il déjà passé dix-huit mois avec l’un des plus grands peintres paysagistes américains. En décembre, il entra dans l’atelier de Gérôme à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris où il ne resta qu’une saison, car l’été venu il retrouva Pont-Aven et l’Hôtel Julia qui connaissait un afflux d’artistes.

Il y demeura pendant cinq ans, témoignant son estime pour Julia par des panneaux qu’il peignit pour l’hôtel. Certains d’entre eux étaient des variantes de peintures achevées. Lavoir à Pont-Aven est aussi une variante d’une peinture exposée à Londres en 1877 à la Royal Academy ; la pâte est largement étalée au couteau à palette et témoigne de l’influence importante de l’enseignement de Robert Wylie.

Ce fut surtout La route de Concarneau, peinte sur la nouvelle grande route, mais achevée dans l’atelier de Pelouse à Cernay, qui établit fermement sa réputation en France et aux États-Unis.

(Achat auprès de la Galerie H. Péron – Paris 9e)