La Suite Volpini au complet


2021 : Voici rassemblées au Musée de Pont-Aven les 11 zincographies de Paul Gauguin présentées au célèbre café des Arts de M. Volpini à Paris, en marge de l’Exposition universelle de 1889.
Pour le musée c’est un événement. C’est aussi l’aboutissement d’une volonté commune des Amis du Musée et des trois conservatrices qui se sont succédé à la direction de l’établissement.

Lorsqu’en 1985, les Amis du Musée de Pont-Aven obtiennent de haute lutte l’ouverture d’un musée permanent dans la Cité des peintres, ils n’ignorent pas que les grands tableaux de Paul Gauguin, dispersés dans les plus grands musées du monde, vont demeurer inaccessibles. Pour autant ils ne renoncent pas à l’idée d’enrichir le musée d’œuvres de l’artiste emblématique de l’École de Pont-Aven, fussent-elles moins prestigieuses.


D’autres que nous l’ont affirmé : les zincographies de la Suite Volpini sont une sorte de résumé des formes, des thèmes, des lieux favoris de l’artiste juste après son deuxième séjour à Pont-Aven, en 1888.
Dès lors, réunir un jour à Pont-Aven cet ensemble devient très tôt un objectif affirmé.

Cela a pris près de 30 ans…

Au fil des ans et au gré des découvertes, 6 des 11 zincographies ont été acquises par les Amis et ont fait l’objet d’un don au Musée de Pont-Aven :

  • 1993  Baigneuses bretonnes
  • 1994 Les Laveuses
  • 1996 Les Vieilles à Arles
  • 2011 Les Misères humaines
  • 2015 Projet pour une assiette – Léda
  • 2020 Pastorales. Martinique

Notre association a en outre apporté un soutien financier à l’acquisition de deux autres :

  • 2021 Les Cigales et les fourmis
  • 2021 Bretonnes à la barrière

Le don de ces gravures a souvent accompagné une étape de la vie du musée :
En 2011, le don de Les Misères humaines marque pour notre association 25 ans de mécénat.
Projet pour une assiette – Léda est offerte en 2016 pour célébrer l’ouverture du nouveau musée. « Léda », résonne aussi comme un moment exceptionnel pour notre association : émotion de ceux qui l’ont découverte pour la première fois dans les réserves de l’Indiana Museum of Art ; émotion encore de ce 23 septembre 2016 quand, au nom des Amis du Musée, L.-M. Le Breton, alors président de l’association, remet officiellement l’œuvre à Estelle Guille des Buttes-Fresneau, en présence d’Ellen Lee, conservatrice du musée d’Indianapolis, qui avait tenu à faire le voyage pour participer à l’événement.
2020 : Pastorales. Martinique, peut-être de toutes les zincographies celle qui rend le mieux compte de l’éclatant jaune canari du papier qui offre un très beau contraste avec le noir de l’encre. Elle salue l’arrivée de Sophie Kervran à la direction du musée en marque de notre amitié et de notre soutien.

Les amis du Musée se réjouissent de la réalisation d’un objectif très tôt affirmé au sein de l’association : voir l’ensemble des 11 zincographies de Paul Gauguin enrichir la belle collection d’arts graphiques du Musée de Pont-Aven.


Paris, 1889

« De l’aventure de l’École de Pont-Aven, on retient la date-clé de 1888, celle qui vit naître la modernité picturale, fruit de la rencontre de deux titans de la peinture, Paul Gauguin et Émile Bernard. Cependant à Paris en 1889, au sein même de l’Exposition universelle, dans le café des Arts, se joue une autre aventure essentielle, première et dernière manifestation collective du « groupe impressionniste et synthétiste » où Gauguin tient le rôle de « chef de file ».
Il y pose les jalons d’une nouvelle avant-garde en consacrant la rupture avec le néo-impressionnisme d’un Signac ou d’un Seurat. »

Sophie Kervran, in Gauguin au café Volpini #01 Collection du Musée de Pont-Aven, septembre 2021